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Dans son dernier ouvrage, Jean-David Zeitoun s’attache à décrire Les Causes de la violence (Denoël, 256 pages, 20 euros). Le médecin et épidémiologiste s’est focalisé sur la violence exercée par les gens « normaux » et montre que des leviers d’action existent.
C’est une vieille idée. Cela ne m’étonne pas que ça vienne de lui. Parce qu’il y a, quand même, souvent une idéologie, au minimum une mentalité, derrière ce genre de propos. Il n’a évidemment pas avancé le moindre début de preuve autre que sa propre intuition, qu’elle soit sincère ou non.
Les preuves me paraissent extrêmement pauvres, sauf, peut-être, pour une minorité de psychopathes. Mais ce n’est pas le sujet, puisque la plus grande part de la violence exercée vient de gens « normaux » – celle à laquelle je me suis intéressé dans ce livre.
C’est la violence physique, personnelle. Elle a le mérite d’être décrite dans des études épidémiologiques, en particulier sur les homicides, qui sont assez similaires aux études s’intéressant aux causes des cancers, des maladies cardio-vasculaires, des maladies mentales, etc. De ce point de vue, il y a une science des homicides, alors qu’il n’y a pas de science de la guerre ou du terrorisme, seulement des analyses.
Les homicides en France ont toujours été un phénomène minoritaire, et ça l’est encore plus aux XXe et XXIe siècles. Cela représentait 800 morts par an, et, depuis 2022 et 2023, dernière année renseignée, c’est monté à 1 000 morts à l’année, ce qui constitue une croissance significative. Cette volatilité est une des caractéristiques de la violence, qu’on n’observe pas avec les maladies, les suicides ou les accidents. Cela constitue 0,16 % des causes de décès en France, alors même que c’est un sujet de préoccupation, voire d’obsession, pour la société.
Clairement, le processus de civilisation fait que nous trouvons la violence insupportable, raison pour laquelle on en parle plus que ne semblerait le mériter son importance factuelle. Mais il est certain qu’aujourd’hui on a beaucoup, beaucoup moins de chances de mourir d’homicide qu’il y a cent cinquante ans, et énormément moins qu’il y a cinq cents ans.
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